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Asmir Begovic rejoint le Conseil mondial des joueurs

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Asmir Begovic est le membre le plus récent du Conseil mondial des joueurs de la FIFPRO, dont le but est de faire entendre la voix des footballeurs professionnels auprès des principaux décisionnaires.

« C'est un honneur de faire partie du Conseil, » a expliqué Begovic, gardien de 33 ans de l'AC Milan, prêté par le club anglais de Bournemouth. Il compte 62 sélections avec la Bosnie-Herzégovine.

« C'est la bonne façon de s'impliquer et d'avoir l'impact le plus positif possible sur le football, » a expliqué Begovic lors d'un entretien vidéo spécial avec le secrétaire général de la FIFPRO Jonas Baer-Hoffmann.

« Je suis né dans le monde du football, puisque mon père était lui aussi gardien de but professionnel. Je veux être impliqué dans ce sport pour le restant de ma vie, d'une manière ou d'une autre. C'est cet amour du football que je veux transmettre à la prochaine génération et au jeu de manière générale pour qu'il inspire les joueurs, les enfants, tout le monde. »

Begovic exprime sa motivation de plusieurs façons. Il possède une fondation qui encourage les enfants en Bosnie et en Angleterre à faire du sport et avoir un style de vie sain. Il dirige aussi une académie qui aident les enfants dont le rêve est de devenir gardien de but. « En grandissant, j'admirais les gardiens de but professionnels. J'avais mes héros, mais je n'ai jamais pu avoir de contact avec eux. C'est très important pour les enfants de pouvoir interagir avec leurs héros ou s'entraîner en leur nom, que ce soit ou non dans mes camps ou mes académies. »

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Ancien réfugié lui-même, Begovic est aussi ambassadeur du programme pour les réfugiés des Nations-unies. Alors qu'il n'avait que 4 ans, ses parents ont quitté la Bosnie, déchirée par la guerre, pour l'Allemagne. Six ans plus tard ils ont dû déménager à nouveau, pour le Canada cette fois. « C'est une période qui m'a forgé. Tu vas au Canada et tu démarres une nouvelle vie. Tu ne connais personne. Tu démarres au bas de l'échelle, et il ne reste plus qu'à travailler pour gravir les échelons. »

« C'est quelque chose qui rend humble, mais aussi une grande source de motivation pour donner le meilleur dans la vie, essayer et travailler dur tous les jours, car on ne sait jamais si et quand les choses nous seront enlevées à nouveau. »

Begovic est conscient de l'intolérance qui existe envers les réfugiés et de nombreuses autres personnes, un phénomène dont il est aussi témoin dans les stades et qu'il refuse d'accepter.

« Je suis sidéré depuis de nombreuses années maintenant, par cette situation dans les matchs de football où les insultes raciales, les insultes homophobes et les insultes en général sont tolérées. Je suis un grand fan de sport, j'ai assisté à d'autres événements sportifs et il n'y a que dans le football que je ressens une telle haine envers les joueurs, les arbitres ou les entraineurs. Dans d'autres parties de la société, ces comportements ne sont pas acceptés. »

En plus de son rôle au Conseil mondial des joueurs de la FIFPRO, Begovic soutient le travail du syndicat des footballeurs professionnels (PFA) en Angleterre et le syndicat de son pays natal, la SPFBiH. « Elles sont là pour fournir une protection aux footballeurs, pour qu'ils soient traités comme des travailleurs "ordinaires". »

« Parfois, nous oublions que les footballeurs sont aussi des hommes. Ils doivent être payés à temps, comme tous les autres employés d'entreprise. Pourquoi seraient-ils traités différemment ? »

Ayant joué en Angleterre pendant plus de 15 ans, Begovic a expérimenté la façon dont les droits des joueurs sont protégés grâce aux efforts de la PFA, fondée en 1907. Le syndicat des joueurs en Bosnie a démarré il y a seulement quelques années. « Il reste une somme de travail incroyable à abattre pour ne serait-ce que protéger les droits de l'homme de base des footballeurs. Cela est nécessaire, car pour certaines raisons, les gens trouvent normal de ne pas payer les footballeurs pendant deux, trois ou quatre mois, alors que cela paraîtrait totalement anormal dans un autre milieu. »

Begovic a pour objectif de soutenir le syndicat des joueurs bosniaques, SPFBiH, dans sa création d'un environnement en Bosnie permettant aux footballeurs professionnels d'évoluer au meilleur de leurs capacités, sans avoir à s'inquiéter du respect de leurs contrats. « Les joueurs de Premier League n'ont rien d'autre à penser que de jouer au football. Créer un tel environnement prend du temps, cela demande l'adhésion des gens, des fédérations et de toutes les personnes impliquées afin de rendre cet environnement le meilleur possible. Les gens doivent aussi être ouverts d'esprit. Mais au fil du temps, en faisant les choses bien, tout finira par s'améliorer. »

L'ancien joueur international australien et secrétaire général adjoint de la FIFPRO Simon Colosimo a affirmé : « Nous sommes impatients de recevoir la contribution d'Amir à travers sa profonde compréhension des difficultés que rencontrent de nombreux joueurs de par le monde. Sa connaissance de l'écosystème du football, grâce à ses expériences au meilleur niveau, nous fournit des informations supplémentaires pour défendre le bien-être des footballeurs dans le monde entier. »