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Les footballeuses chiliennes marquent un pas de plus vers la professionnalisation

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Une étape importante est sur le point d'être franchie pour les footballeuses au Chili, puisque le gouvernement est sur le point d'approuver un projet qui établira dans les grandes lignes la professionnalisation du football féminin.

« Ce n'est pas encore définitif, mais nous nous en rapprochons », a déclaré Camila Garcia, directrice de l'association chilienne des joueuses de football ANJUFF et membre du comité directeur de la FIFPRO.

Il y a quelques jours, Mme Garcia, elle-même ancienne joueuse, est intervenue lors d'une réunion de la Commission de l'éducation et de la culture du Sénat, laquelle a examiné un projet obligeant les clubs à fournir des contrats professionnels aux footballeuses.

Mme Garcia s'est exprimée sur ce point : « La commission a accepté le projet, mais doit encore approuver un article. Nous espérons qu'ils pourront le faire cette semaine, avant que le Sénat ne parte en congé jusqu'en mars ». Si la commission sanctionne le dernier article, alors le sénat devra voter. Parlant d'expérience, Mme Garcia s'attend à ce que le Sénat suive la décision de la commission.

Le projet conduira à la création d'une ligue professionnelle féminine, puisqu'il stipule que :

  1. les clubs doivent faire signer aux footballeuses professionnelles un contrat qui leur permet de percevoir une rémunération et de définir des conditions de travail légales.
  2. les clubs disposent d'une période de trois ans pour mettre progressivement en œuvre la nouvelle réglementation. La première année, 50 % des joueuses doivent avoir un contrat, puis respectivement, 75 % et 100 % les deuxième et troisième années.
  3. les clubs peuvent demander une subvention gouvernementale pour obtenir une aide financière.

Si tout se déroule comme prévu, Mme Garcia pense que le projet pourrait démarrer à la fin de cette année ou début 2023.

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Un rapport d'ANJUFF, publié en octobre de l'année dernière, a été primordial dans ce processus. Il a notamment montré que seulement 8,8 % des joueuses de la première division chilienne avaient un contrat. Si l'on considère les deux divisions « professionnelles" féminines », si 10 % des joueuses se consacrent entièrement au football, seules 4,4 % ont un contrat de travail. Environ 35 % des joueuses reçoivent une forme de rémunération du club, mais elles ne sont pas protégées en tant que travailleuses et leur relation de travail avec le club n'est pas reconnue.

Ces données ont montré leur précarité : comme elles ne sont pas reconnues en tant que travailleuses et qu'elles ne sont pas payées en conséquence, elles doivent chercher un autre emploi, ce qui limite ensuite le temps qu'elles peuvent consacrer à jouer pour avoir un niveau compétitif.

La députée du Congrès Érika Olivera, qui est l'auteur de la proposition, a déclaré : « Le rapport d'ANJUFF nous a permis de dire « Messieurs, après deux ans, il n'y a pas eu de changements, donc nous devons continuer à travailler sur ce projet ».

Mme Garcia : « Je tiens à rappeler que ce projet est le résultat d'années de travail de l'ANJUFF, d'une congressiste, de nombreuses joueuses, de l'association de football (ANFP) et du syndicat des joueurs SIFUP, qui ont abouti à des engagements concrets en vue de la professionnalisation du football féminin ».

Mme Garcia tient à remercier le syndicat chilien des joueurs membre de la FIFPRO, le SIFUP : « Sans leur dévouement et leur soutien, nous n'aurions pas pu aller aussi loin ».