À propos
Lucy Staniforth
La milieu de terrain de Manchester United et internationale anglaise Lucy Staniforth fait partie du groupe de travail sur la santé mentale de la FIFPRO.
Je n’avais jamais compris le concept de santé mentale jusqu’à il y a deux ans lorsque j’ai perdu mon beau-père durant l’été où j’ai rejoint Manchester United.
Je n’avais subi aucune perte quand j’étais plus jeune, et il y avait des sentiments sous-jacents que je n’avais encore jamais affrontés.
Cet été a été un vrai tournant pour moi, quand je me suis rendue compte à quel point il était possible de se sentir forte et faible mentalement. C’est le moment charnière où j’ai commencé à vraiment me battre avec ma propre santé mentale.
Il est difficile d’expliquer les sentiments et les émotions que j’ai subis à ce moment-là. Je venais d’effectuer le plus gros transfert de ma carrière, et j’en étais ravie, mais la personne que je voulais vraiment voir n’était pas là. C’était dur d’être heureuse à ce moment-là, alors que je venais de le perdre.
La lueur d’espoir dans tout ça a été le soutien que j’ai reçu de Manchester United. Ça m’a vraiment aidé à traverser cette expérience.
À partir de là, j’ai appris à quel point il est important de s’ouvrir sur ce que l’on ressent et d’accepter de recevoir de l’aide lorsqu’il y en a, particulièrement lorsqu’on passe par un moment si difficile et confus.
Je pense que c’est pour cela que nous devons sensibiliser sur la santé mentale et faire comprendre que : « Si ça ne va pas, voilà ce que vous pouvez faire. Si vous voyez que quelqu’un ne va pas bien, voilà ce qu’il faut faire pour l’aider. »
Je pense que le groupe de travail sur la santé mentale de la FIFPRO est quelque chose de nouveau qui arrive dans le football féminin. On peut maintenant partager ses expériences avec un groupe, mais aussi écouter les autres joueuses, et découvrir ce qu’elles vivent.
Grâce à ce groupe de joueuses ayant eu différentes expériences au cours de leur vie, la FIFPRO a une meilleure compréhension des problèmes que nous sommes susceptibles de rencontrer.
Cela permet aux gens d’être mieux équipés pour aller de l’avant et de sensibiliser les joueuses. Les joueuses peuvent trouver que leur club ne les soutient pas autant qu’il le devrait, ou qu’elles n’ont pas les outils et l’entraînement qui leur permettraient de tenir dans ces moments-là.
La FIFPRO peut offrir ce soutien. L’une des choses sur lesquelles elle se concentre est la santé mentale d’après tournoi.
Guide du blues post-tournoi
Quand je pense à mes propres expériences, j’ai fait partie d’une équipe qui a eu un succès relatif à la Coupe du monde 2019, mais qui a terminé sur une fausse note puisque nous n’avons pas atteint la finale, ni obtenu de médaille de bronze.
À l’extérieur, tout le monde a son propre avis sur un tournoi. Mais il y a 23 joueuses dans une équipe, et 11 seulement qui peuvent débuter. Les expériences de chaque personne au sein de cette équipe sont donc très différentes.
Dire « Oh, c’était un super tournoi, t’as vraiment dû l’apprécier » ou « Vous vous êtes faites sortir, ça a vraiment dû être difficile » parait un peu simpliste.
Il y a tant de circonstances différentes qui surviennent dans un tournoi que lorsqu’on généralise cela à toute l’équipe, cela n’aide pas les personnes qui la composent.
En comprenant mieux ces expériences, vous pouvez vraiment comprendre le type de soutien dont les joueuses ont besoin, qu’il s’agisse de simplement discuter de leurs expériences ou d’avoir de vraies sessions pour détailler ce qui s’est passé pendant le tournoi.
Pour en revenir à ma propre expérience de 2019, j’avais rejoint Birmingham City l’année précédente. Nous avions fait une super saison et j’avais été sélectionnée pour la Coupe du monde par rapport à ça.
J’ai vécu une belle expérience avec l’équipe d’Angleterre cet été-là, mais ensuite je suis revenue dans un club en difficulté et qui avait perdu des joueuses.
Le meilleur conseil que je puisse donner aux joueuses qui reviennent d’un tournoi est de ne pas simplement considérer les autres comme de simples joueuses.
Essayez de prendre du recul et de réfléchir à ce qui les a menées à cette expérience, essayez de percevoir comment elles peuvent se sentir à la suite d’un super tournoi alors qu’elles reviennent dans un club en situation difficile. L’expérience de chaque joueuse est unique.