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Comment la FIFPRO lutte contre les insultes à l’encontre des footballeurs sur les réseaux sociaux

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À l’instar de tout autre employé, les footballeurs ont les mêmes droits que quiconque. Y compris le droit de ne pas être harcelés et insultés.  
 
Compte tenu des niveaux inquiétants de haine en ligne dirigée contre les athlètes, susceptibles d’affecter la santé mentale et le bien-être des joueurs, la FIFPRO a collaboré avec de multiples parties prenantes afin de lutter contre ce fléau mondial.

Protéger les joueuses lors de la Coupe du monde féminine

La FIFPRO et l’instance dirigeante du football mondial, la FIFA, ont récemment publié un rapport sur les niveaux inquiétants d’insultes en ligne à l’encontre des joueurs pendant la Coupe du monde 2022 sur la base des conclusions de son « Social Media Protection Service » (service de protection pour les réseaux sociaux — SMPS). 

L’année dernière, pendant la compétition, la FIFPRO et la FIFA ont fourni un service de modération qui scannait les discours de haine reconnus et qui, après les avoir détectés, empêchait ces commentaires d’être vus par le destinataire et ses abonnés.  

« Je pense qu’il est très important que la FIFPRO et la FIFA agissent et protègent les joueurs à ce sujet », a déclaré Mark-Anthony Kaye, membre du Conseil mondial des joueurs (GPC) de la FIFPRO qui a représenté le Canada lors du Qatar 2022 et qui a fait l’objet d’effroyables insultes raciales en ligne après un match de qualification pour la Coupe du Monde. « Tous les outils doivent être utilisés pour aider, et que quelqu’un mette enfin ce sujet sur le devant de la scène. »

Tout au long de la compétition, le SMPS a scanné plus de 20 millions de publications et commentaires sur Facebook, Instagram, TikTok, Twitter et YouTube. Les messages et commentaires confirmés comme étant abusifs, discriminatoires ou menaçants, ont été directement signalés aux réseaux sociaux concernés pour avoir enfreint les directives de leur communauté. Dans de nombreux cas, les messages incriminés ont été supprimés. 

De plus, les équipes et les joueurs participants à la compétition ont eu accès à un logiciel de modération qui cacherait les commentaires offensants de leurs pages, avec un total de 286 895 commentaires cachés au public avant que le destinataire ciblé ou ses abonnés ne voient leur contenu. 

« Les agressions sur les réseaux sociaux sont très alarmantes. Elles ont atteint des sommets ces derniers temps », a déclaré Kellyn Acosta, un collègue de Kaye au GPC qui a représenté les États-Unis lors du Qatar 2022. « Il a été difficile de voir s’il s’agit de commentaires racistes, s’il s’agit simplement de commentaires malveillants, s’il s’agit de nous souhaiter des [mauvaises] choses, de les souhaiter à nos familles. Quand on évoque les familles par exemple, ça touche davantage. » 

Un soutien SMPS sera également fourni aux joueuses lors de la prochaine Coupe du monde féminine, plusieurs équipes ayant déjà accepté de mettre en œuvre l’élément de modération du service afin de limiter immédiatement et automatiquement la visibilité des insultes en ligne. 

Rapport du "Social Media Protection Service" (SMPS) de la FIFA/FIFPRO - Analyse du tournoi de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™

La FIFA et la FIFPRO ont publié un rapport sur les niveaux d'abus en ligne visant les participants pendant la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™, le quart de finale Angleterre-France ayant provoqué le pic le plus important.

FIFA SMPS Threat Matrix Front Page

Les syndicats de joueurs prennent position au niveau national

En tant que syndicat mondial des footballeurs professionnels, la FIFPRO opère à l’échelle mondiale, tandis que ses syndicats membres effectuent un travail inestimable pour les joueurs au niveau national.  

Plusieurs syndicats ont mis en place des solutions visant à protéger les joueurs contre les insultes en ligne, notamment la PFA en Angleterre, qui a veillé à ce que les clubs créent des mécanismes de soutien afin que les joueurs concernés soient soutenus du point de vue du bien-être, tout en fournissant des directives.

Simultanément, l’UNFP, en France, et la PFA, en Australie, se sont associées à des sociétés d’intelligence artificielle dans leurs pays respectifs afin de lutter contre les insultes en ligne. La technologie analyse tous les messages et commentaires envoyés directement aux joueurs, filtrant les commentaires toxiques, tels que les propos racistes, homophobes et menaçants.

Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux syndicats qui offrent des protections afin de faire face à cette problématique. « L’abus en ligne de nos footballeurs continue d’être un sujet de préoccupation pour nos membres et a nécessité une approche à plusieurs volets impliquant les ligues, notre organe directeur, les clubs et le gouvernement pour aborder ce problème en partenariat », a déclaré la co-directrice générale de la PFA, Kathryn Gill.

Une approche commune d’un problème mondial

Les incessantes insultes en ligne à l’encontre des athlètes ne se limitent pas à la sphère footballistique, bien sûr. De nombreux autres sports étant touchés par ce problème mondial, la FIFPRO a collaboré avec des syndicats de joueurs de différents sports afin d’associer leurs connaissances et de partager les meilleures pratiques en la matière.

L’année dernière, la FIFPRO, l’Association des joueurs de la NBA (NBPA) et l’Association des joueuses de la WNBA (WNBPA) ont publié la première étude internationale portant sur la nature et le niveau des insultes en ligne dirigées contre des athlètes professionnels dans plusieurs sports

Decoding Online Abuse of Players (Décodage des abus en ligne à l'encontre des joueurs)

Le rapport révèle une menace importante pour la santé mentale et le bien-être des athlètes de haut niveau d'aujourd'hui. Il soulève des questions importantes sur leur lieu de travail et sur ce qui peut être fait pour qu'ils bénéficient d'une protection adéquate en tant que travailleurs.

Decoding Online Abuse Of Players GREEN

La collaboration des trois associations de joueurs représente un engagement à trouver un terrain d’entente entre les syndicats et les athlètes de deux des plus grands sports du monde, en fournissant un front uni contre les insultes et en protégeant les joueurs. 

 Le décodage des insultes en ligne à l’encontre des joueurs détaille la façon dont le racisme et l’homophobie représentaient l’écrasante majorité des insultes ciblées vérifiées visant des joueurs masculins de football (dans 85 % des cas) et de basket-ball (dans 74 % des cas). 

Quatre cas d’insultes dirigées contre des joueuses de basket-ball sur cinq comprenaient des messages sexuellement explicites ou de harcèlement.

Les principales parties prenantes doivent prendre leur responsabilité

Il relève du devoir des syndicats de protéger les joueurs et d’assurer leur sécurité. Tandis que la FIFPRO et ses syndicats membres continueront à fournir des mesures afin d’aider à lutter contre les insultes en ligne à l’encontre des joueurs, toutes les parties prenantes (réseaux sociaux, clubs, ligues et institutions de réglementation) doivent également prendre leur responsabilité lorsqu’il s’agit de collaborer sur cette problématique.

Les réseaux sociaux ont notamment le devoir d’agir en conséquence : de la modération et de la protection dans toutes les langues, à la suppression des commentaires. 
 
« Les insultes en ligne sont un problème de société. Le football ne peut accepter que cette nouvelle forme d’injure et de discrimination touche tant de gens, à commencer par nos joueurs », a déclaré le président de la FIFPRO, David Aganzo. « Plusieurs syndicats de joueurs ont réalisé un travail intéressant sur cette question. Associées à la publication de notre nouveau rapport, leurs réflexions nous fournissent une base solide pour traiter cette situation. Ces documents sont le fruit d’un travail de recherche essentiel, mais ils doivent déboucher sur des mesures de prévention et de réparation concrètes. » 

 « Il est de notre devoir, en tant que syndicats, de contribuer à protéger les joueurs de football et de basket-ball en leur offrant un soutien sur le plan de la santé mentale », a déclaré le secrétaire général de la FIFPRO, Jonas Baer-Hoffmann. « Nous devons également faire comprendre aux entreprises et aux institutions du secteur des réseaux sociaux qu’elles ont la responsabilité collective de se joindre à nous pour protéger les joueurs et promouvoir une communauté en ligne qui favorise l’inclusion et le respect. »