Par conséquent, nous encourageons les personnels médicaux des clubs à faire tout leur possible durant la carrière des joueurs pour les aider à prévenir l'apparition d'arthrose. Nous voulons aussi que les footballeurs soient conscients des effets à long.
“Je connais d'anciens joueurs qui ne peuvent même plus marcher. Ils sont handicapés.”
— de Pontus Kamark, ancien joueur de l'équipe nationale de Suède
Payer le prix des blessures au genou
L'étude de la FIFPRO, qui a impliqué 400 footballeurs professionnels en activité et 900 anciens footballeurs, a révélé que 35 % des anciens joueurs souffraient d'arthrose du genou, une maladie dégénérative des articulations, après 40 ans. Ce chiffre est bien loin des 8 à 13 % touchés dans la population globale pour la même tranche d'âges.
L'étude a aussi révélé que les footballeurs ont 2,5 fois plus de chances de souffrir d'arthrose du genou à cause des graves blessures au genou qu'ils subissent durant leur carrière. Ces conclusions sont préoccupantes parce que les joueurs actifs risquent leur santé à long terme et qu'ils ne connaissent pas les effets persistants des blessures graves au genou.
En réaction à cette étude, le Dr. Vincent Gouttebarge suggère qu'une consultation post-carrière pourrait aider les joueurs à renforcer leurs genoux en leur conseillant de suivre un style de vie sain et en leur proposant de suivre un programme de fitness adapté.
Pourquoi Pontus Kamark a refusé de participer à une Coupe du monde
Certains joueurs sont conscients des signes d'alerte, et c'est la raison pour laquelle Pontus Kamark a pris sa retraite à 32 ans après trois opérations des ligaments croisés. « Mon médecin a remarque que mon genou n'avait presque plus de cartilage. Il m'a conseillé d'arrêter. »
En suivant ce conseil, Kamark a décidé de ne pas rejoindre l'équipe de Suède pour la Coupe du monde 2002 car il ne se sentait pas suffisamment prêt. Il voulait aussi pouvoir rester actif et faire du sport après sa carrière. Il raconte que certains de ses pairs n'ont pas eu autant de chance. Il nous a expliqué que l'un d'entre eux, Hakan Lindman, a deux prothèses de genou et « peut à peine marcher ».
Des pressions pour jouer
Le défenseur de Malmö, Rasmus Bengtsson, a dû faire face à des problèmes de genou pendant un an avant d'opter pour la chirurgie. Le ménisque a été retiré de son genou gauche. Le cartilage n'était déjà plus présent. Il lui a fallu dix mois pour récupérer. « Peut-être que si nous avions fait l'opération immédiatement, la récupération aurait été plus simple et plus rapide. »
Bengtsson a joué malgré la douleur car il venait tout juste de rejoindre Malmö et qu'il voulait faire ses preuves. « Quand tu es jeune ou que tu arrives dans un nouveau club, il faudrait que les physiothérapeutes te freinent quand tu n'es pas prêt physiquement. C'est très difficile pour un joueur de dire qu'il ne se sent pas de jouer. »
“Il ne faut pas que les joueurs ressentent cette pression qui les pousse à jouer alors qu'ils sont blessés”
— de Steven Lenhart, ancien joueur de Major League Soccer
Steven Lenhart, ancien champion de MLS avec Columbus, explique. « Mon genou s'est affaibli, encore et encore, mais quand on est joueur on a pas envie d'écouter son corps, on veut juste jouer ». Lenhart a dû prendre sa retraite en 2016 après cinq opérations du ménisque sur son genou droit. « La première blessure était imprévisible, mais après la seconde et la troisième, c'était évitable. »
« Les joueurs prennent leurs propres décisions, mais il faut leur donner les outils adéquats pour écouter leur corps. Ils ne doivent pas ressentir cette pression qui les pousse sur le terrain alors qu'ils sont blessés. »