Alex Phillips : « La voix collective est beaucoup plus puissante que la voix individuelle »

Les syndicats de footballeurs du monde entier ont souligné leur responsabilité en tant que véritable voix élue des footballeurs et footballeuses lors de l'Assemblée générale de la FIFPRO 2025, en mettant l'accent sur la nécessité croissante de s'attaquer à l'évolution rapide des conditions de travail dans le football masculin et féminin.

Les syndicats membres de la FIFPRO ont également souligné une attente claire pour l'ensemble de l'industrie du football : les décisions et les réformes affectant les joueurs doivent inclure les voix de ceux qui ont le droit de les représenter. La FIFPRO a réaffirmé son ouverture à un engagement constructif avec les instances dirigeantes et les organisateurs de compétitions, en veillant à ce que les joueurs restent au centre de toutes les discussions et de tous les processus décisionnels.

L'assemblée de cette année avait un poids historique particulier : alors que la FIFPRO célébrait les 60 ans de sa fondation, la réunion est devenue un moment non seulement pour honorer les réalisations communes de la FIFPRO et des syndicats de joueurs, mais aussi pour regarder collectivement vers l'avenir.

FIFPRO.org s'est entretenu avec le secrétaire général Alex Phillips pour réfléchir à certains des thèmes clés de l'assemblée générale : l'unité, la transparence et une stratégie à long terme pour l'avenir.

La transparence a été l'un des principaux thèmes de l'Assemblée générale, la FIFPRO ayant ouvert la porte à différents acteurs et parties prenantes. Pourquoi est-elle importante aujourd'hui ?

La transparence est importante pour la FIFPRO car nous n'avons rien à cacher. Nous sommes une porte ouverte, une maison ouverte. Lorsque vous ouvrez, vous entendez des critiques, des commentaires, des suggestions. Cela n'est pas possible si la porte est fermée. Alors pourquoi ne pas ouvrir la porte ?

Laissez les gens voir l'intérieur. Laissez les gens voir une maison qui fonctionne bien et qui est heureuse. La transparence est un moyen d'être plus efficace et, en fin de compte, d'offrir plus à nos membres et aux joueurs.

Comment cette ouverture renforce-t-elle la confiance dans l'industrie du football ?

Lorsqu'il n'y a pas de transparence, les gens peuvent penser qu'il se passe des choses qui ne se passent pas. La transparence permet d'instaurer la confiance, car les gens voient que nous travaillons pour les joueurs, ce qui nous permet de passer à l'étape suivante. Cette année, nous avons réalisé un travail de pionnier avec FIFPRO Europe et l'UEFA. Cette relation continue de se renforcer et c'est le genre de force que nous voulons voir dans l'ensemble du secteur. C'est là que de véritables changements peuvent se produire. Nous travaillons avec nos divisions sur tous les continents : nous entretenons également des relations étroites avec la CONMEBOL en Amérique du Sud et nous travaillons en étroite collaboration avec les autres continents pour améliorer d'autres relations et offrir davantage aux syndicats et aux joueurs de ces pays.

Ce n'est pas toujours facile. Mais nous avons de bonnes relations avec la plupart des départements de la FIFA, ainsi qu'avec les confédérations, qui reconnaissent formellement et concrètement la FIFPRO comme la voix représentative des joueurs de ces régions.

Pourquoi l'Assemblée générale annuelle de la FIFPRO est-elle utile ?

Comme chaque année, nous réunissons tous les membres du monde entier en un seul lieu, pour se rencontrer et discuter pendant trois jours. Cette fois-ci, nous avons introduit un degré de transparence beaucoup plus élevé, en publiant nos statuts et en faisant appel à des parties prenantes issues de toutes sortes d'organisations : FIFA, confédérations, ligues, clubs, supporters, autres sports, gouvernements.

Nous espérons nous améliorer grâce à leur présence et à l'écoute de leurs commentaires ; leur façon de voir les choses peut nous aider à travailler plus efficacement et nous pouvons également mieux les comprendre. En fin de compte, nous devons travailler avec eux et parvenir ensemble à des accords qui amélioreront la vie des footballeurs.

Vous avez été annoncé comme Secrétaire général lors de l'Assemblée générale de 2024 et vous avez pris vos fonctions cette année. Comment évaluez-vous la gouvernance et le leadership de l'organisation depuis que vous avez pris vos fonctions ?

La FIFPRO dispose d'une gouvernance solide, surtout par rapport à d'autres acteurs du secteur du football. L'une des raisons est qu'il existe plusieurs mécanismes en place pour garantir le bon fonctionnement de la FIFPRO. Par exemple, nous avons deux conseils - de surveillance et de gestion - et un président non exécutif. Nous avons également toute une série d'autres mesures, telles que le vote pondéré et la répartition financière pondérée, qui contribuent à garantir que l'organisation est beaucoup plus saine que d'autres organisations où la politique peut jouer un rôle trop important.

Dans l'ensemble, nous disposons d'un conseil de surveillance solide, composé de dirigeants compétents. Chacun d'entre eux est un leader dans son pays et apporte cette perspective autour de la table pour voir les choses globalement. Cela nous aide vraiment, en tant que conseil et en tant qu'équipe, à mettre en œuvre la stratégie que nous avons définie ensemble.

Les syndicats affiliés s'accordent sur la stratégie à long terme pour l'avenir. Pourquoi l'unité et la solidarité sont-elles importantes ?

Il est important pour nous d'entendre directement les affiliés. Bien que nous soyons en étroite communication avec les syndicats tout au long de l'année, lorsque nous nous réunissons de cette manière lors de l'Assemblée générale, nous pouvons vraiment entendre directement et face à face ce qu'ils pensent des grandes questions stratégiques. C'est un moment que nous pouvons mettre à profit pour nous concentrer sur les questions pratiques qui affectent les acteurs sur le terrain et pour recueillir leurs points de vue dans le monde entier, qui peuvent être très différents d'un continent à l'autre et d'un pays à l'autre.

C'est le conseil - à la fois le conseil de surveillance et le conseil de direction - qui définit la stratégie. Mais sans la contribution des membres, nous ne pouvons pas la mettre en œuvre. La stratégie reflète en fin de compte les besoins des joueurs et de nos membres.

Alors que nous célébrons les 60 ans de la FIFPRO, quelles sont les leçons du passé qui guident le prochain chapitre ?

Dans la perspective des 60 prochaines années, nous devons tirer les leçons du passé. La plus importante est que nous devons être unis, rester unis, rester aussi forts que possible en tant que syndicat. La voix collective est beaucoup plus puissante que la voix individuelle. C'est la leçon que nous pouvons tirer et appliquer au cours des 60 prochaines années.